Peut-être qu'on est jeunes, finalement
La seule évidence, c’est qu’à vingt ans, il n’y en a aucune.
Si cette lettre ne s’affiche pas correctement (dans Gmail notamment), n’hésitez pas à ouvrir sa version web :)
Je commence cette lettre dans les notes de mon téléphone, sans vraiment savoir si elle parviendra jusqu’à vous ou non. J’imagine que c’est le cas, si vous me lisez. Sachez d’avance qu’elle sera un peu différente de toutes les précédentes, car plus personnelle. Vous noterez aussi que cette newsletter a changé de nom, je vais vous expliquer pourquoi.
Fin 2023, lorsque j’ai décidé de me lancer sur Substack pour vous partager les dessous de ma vie de jeune autrice, j’ai envisagé cette newsletter comme une extension de ce que je partageais sur mon podcast “Lit Thé Ratures” depuis plus d’un an. C’est la raison pour laquelle j’avais opté pour le nom de “Lis mes ratures”, une extension, un besoin d’aller plus loin, de parler plus vrai (même si l’authenticité est à n’en pas douter l’un des piliers de mon podcast, l’écrit apporte toujours un sentiment de sécurité difficile à trouver ailleurs sur Internet). Mais plus le temps a passé, plus je vous ai écrit, plus je vous ai vus nombreuses et nombreux à me suivre, plus j’ai eu envie d’autres choses, d’autres horizons.
Au mois de décembre, j’ai attrapé (pour la quatrième fois, hum) le Covid. Il m’a cloué au lit pendant une semaine, mais le K.O. a duré bien plus longtemps. Tout le mois de décembre, j’ai mis mon cerveau en pause. Vivre à Paris sous la grisaille constante et dans un appartement insalubre pas vraiment aux normes (dieux, ce que j’ai hâte de quitter cette ville !) n’aidant pas, j’ai arrêté de créer, et d’imaginer. Je me suis figée dans un espace mental que je ne connais pas vraiment moi-même. C’est la raison pour laquelle - je crois - en cette fin d’année, j’ai eu un mal fou à faire un bilan de 2024. J’avais promis un épisode de podcast sur le sujet qui n’est jamais sorti. Pourtant, il s’en est passé des choses, cette année. Entre autres, j’ai signé un contrat d’édition pour mon premier un roman dans la maison d’édition de mes rêves. Mais je ne sais pas. Cette année a aussi été silencieuse. Remplie d’attente et d’immobilisme, de silences parfois, et d’un sentiment de pas assez.
Pendant les vacances, juste après Noël, ma mère et moi sommes parties rejoindre mon petit bout de paradis, une vallée sauvage de Savoie où j’ai la chance d’avoir un chalet de famille.









Comme toujours, j’ai pris une claque de froid, été émerveillée par la neige qui scintille, senti mes jambes reprendre vie après des mois d’hibernation, retrouvé mes marques, eu le visage fouetté par l’air glacial. J’ai repris vie. Plus que ça, même. Après des mois (des années ?) à me sentir comme une coquille vide, j’ai eu la sensation de renouer avec mes racines, d’avoir envie de vivre vraiment à nouveau.
Là, vous vous demandez (au mieux) dans quelle direction je vous emmène, au pire ce que j’ai fumé avant d’écrire. Restez, vous allez voir, ça a du sens.
Donc, de cette semaine à me dérouiller les genoux skier non-stop, à bêta-lire “La Dernière des Ardentes” (un banger) le prochain roman de ma copine Perrine, à dormir à vingt-et-une heures et à parler avec ma mère sur les télésièges est née une impulsion. Un sentiment profond que je couvais depuis déjà quelques mois (mon amie Adélina que j’ai tannée pour partir en bivouac l’été dernier pourra en témoigner). Le sentiment que je devais impérativement sortir plus, et partir à l’aventure, retrouver ce qui fait de moi ce que je suis.
Certes, je suis une écrivaine. J’écris. Je crée. J’imagine. Le tout sans vraiment le vouloir parfois, presque comme je respire. Inventer est vital, raconter est un besoin. Je suis aussi étudiante en cinéma (mais je ne sais pas vraiment si je suis sur la bonne voie, j’ai 21 ans et je doute, j’y reviens après). Je suis aussi podcasteuse, mais comme c’est pour parler d’écriture, je raccroche ça à mon métier d’autrice. Je lis, ce qui fait donc de moi une lectrice. Mais pas que.
J’aime faire de l’escalade, partir en voyage façon backpacking, aller au cinéma, faire de la randonnée, nager, peu importe la température de l’eau, aller au musée, bricoler, faire de la céramique, la photographie… et je m’arrête ici dans la liste de mes passions, car cet email a tout de même une longueur limite. The thing is, je ne suis pas QUE cette fille qui écrit des romans et qui parle de ses lectures sur un petit coin d’Instagram. J’ai aussi plein d’autres facettes que j’essaie (inconsciemment) d’étouffer depuis des années, en pensant que c’est ce qui fera de moi une bonne autrice. Une autrice complète. J’ai décidé que je devais accorder plus de temps à l’écriture, ce que j’ai fait. Et si ça a du bon parfois (y compris pour moi), je ne peux pas vivre que de ça.
J’ai besoin de carburant.
J’ai besoin de toutes les petites choses qui font la vie quand on est dans sa vingtaine, et après. (Vous voyez que ça avait du sens, tout ça. Je retombe toujours sur mes pattes haha). J’y pensais depuis déjà quelques mois, je laissais décanter l’idée dans le silence très relatif de mon cerveau. J’ai décidé que cette nouvelle année serait la bonne occasion de faire peau neuve.
Toutes les petites choses ✨
Voilà pourquoi le nouveau nom de cette newsletter : Toutes les petites choses.
Concrètement, cette newsletter ne changera pas beaucoup. Je parlerai toujours autant d’écriture, de mes lectures, de processus créatif et d’inspiration. Mais je vais cesser de l’envisager comme le continuum de mon podcast ou de mon compte Instagram pour lui faire de la place, la considérer comme un espace à part. Un jardin à cultiver avec patience et douceur.
Cette année, je vais donc sans doute plus vous parler de la vie, de mes journées, d’aventures, de mes réflexions, et de toutes les petites choses qui méritent un bout d’écrit.
Par ailleurs, je songe depuis quelques mois à vous partager mon avancée dans l’écriture du tome 2 de “Dissidentes” de manière plus régulière, plus instantanée, plus brute. Après avoir bien laissé décanter différentes idées de concepts (notamment celle de mini-vlogs ou d’une section dédiée de la newsletter comme l’onglet “Progress Bar” de la lettre mensuelle de Victoria Schwab, que j’attends chaque mois de manière névrotique avec impatience) j’ai opté pour une solution qui ne sera sans doute pas celle qui touchera la plus grande cible, mais comme ce n’est pas le but, je m’en fiche.
J’ai donc créé un “Chat” directement sur Substack (puisqu’Instagram ne m’autorise pas l’accès à un canal…). Il s’agit d’un salon de discussion privé, juste entre vous et moi, sur lequel je vous partagerai mes avancées et mon ressenti à chaud sur l’écriture.
Comment le rejoindre ? 💬
Téléchargez l’application de Substack en cliquant sur ce lien (si ce n’est pas déjà le cas). Mes nouvelles venant du Chat ne vous parviendront pas par mail donc n’oubliez pas d’activer les notifications de l’app pour ne pas les louper ! Vous pouvez aussi accéder au Chat sur la version web. Puis ouvrez l’app et cliquez sur l’icône Chat (celle avec deux bulles de discussion). C’est tout ! Vous pouvez passer me faire un coucou en répondant à mes messages, et si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à aller jeter un oeil à la FAQ de Substack.
C’est le seul petit renouveau que je prévois au niveau communication et partage cette année, avec aussi un ralentissement de la fréquence des épisodes de mon podcast “Lit Thé Ratures”, afin de faire descendre un peu la pression que je me mets à le tenir à flots.
“Peut-être qu’on est jeunes, finalement”
Ma mère et moi sommes assises côte à côte sur un télésiège, comme deux tourterelles frigorifiées. Je regarde la montage grandiose se rapprocher à travers le verre teinté de mon masque. Un souffle, et je dis à ma mère que je n’ai aucune envie de retourner à Paris. Mais alors, vraiment aucune. Mon appart’ fait 14m2, il est moisi comme une cave (et en a l’odeur)1, je n’aime pas vivre en ville, il fait tout le temps gris. Je n’ai que peu (de vraies) amies que je ne vois que rarement. Je lui dis que je me sens oppressée par cette mentalité si particulière qui règne à Paris : celle qui nous donne sans cesse l’impression de ne jamais faire assez, de perdre toujours trop de temps. La pression à la rentabilité du temps est intenable. Je lui parle des après-midis que je passe enfermée chez moi à essayer d’écrire. Ces fois où je n’y arrive pas et où j’aurais envie d’être ailleurs, dehors. Ma mère me demande si mes études me plaisent quand même.
Un temps. Les skieurs continuent de descendre en dessous.
Je repense à mon semestre à la fac de Droit à Lyon, à peine sortie du lycée, en 2021. Je me souviens de l’envie de pleurer chaque matin, des crises d’angoisse, de la sensation de n’être absolument pas à ma place. Je me rappelle de mes deux ans en sciences politiques, durant lesquelles j’ai tenu grâce à mes projets d’écriture à côté. Où j’ai eu du mal à créer du lien avec la plupart de mes camarades de classe. On n’habitait pas le même monde, je crois. On avait du mal à se parler, avec ce mur de verre qui nous séparait. Puis je me rappelle Londres, cette euphorie permanente, cette sensation de vivre pour la première fois depuis... Depuis quand d’ailleurs ? Et je repense à Dublin, à ces quelques matins où je n’ai pas trouvé la force d’aller en cours, parce que la dépression (j’aimerais écrire ce mot en tout petit) que j’essayais de chasser depuis trois ans revenait comme une lame de fond prête à m’engloutir. Et là, je me vois à Paris, un peu morose mais heureuse d’aller le matin en cours, avide de découvertes et de nouvelles relations, un peu déçue parfois, mais globalement, je tiens le coup. Je ne sais pas si je veux être scénariste, ou réalisatrice, ou productrice, mais ça me plaît quand même. Et puis, j’ai la sensation qu’en dehors des cours, au moins, je suis en train de construire un rêve : celui de voir mes romans publiés.
Je finis par répondre. “Oui. Je crois que oui. Mais je ne suis pas absolument certaine d’être sur la bonne voie.”
On rit toutes les deux, pas trop fort. Parce qu’on sait l’une comme l’autre que c’est symptomatique, ce que je dis. Je viens d’avoir vingt-et-un ans, évidemment que je ne peux être absolument certaine de rien. Évidemment que je doute. Évidemment que j’essaie, que je rate, que je recommence, que je réussis, un peu, entièrement, à demi, à contrecoeur.
La seule évidence, c’est qu’à vingt ans, il n’y en a aucune.
Et à ce moment-là, je pense à un extrait de mon podcast doudou “it’s not just you” de Soph et Rach, que je vous avais déjà partagé en juin dernier. Depuis ses débuts, j’écoute chaque nouvel épisode (intégralement en anglais) avec une attention particulière, le sentiment d’apprendre de grandes sœurs qui me parlent de leur vingtaine sans tabous, et celui de n’être finalement pas si seule à traverser mes tempêtes. Voici l’extrait dont je vous parle (tout ce qui est en rose est un lien) tiré d’un post de @glimpseofada sur l’application-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Je l’ai retranscrit ici.
“Being in your twenties is like : I’m so young but I’m so old. I should do everything. I should rest. I can do what I want, but I need to be careful. I’m an adult, but I need help from an adult. I’m so smart but I feel so stupid. I’m leaving. And I feel left behind. I want to be a kid again and I can’t wait to be old. I’ve done a lot and yet I’ve done nothing. I want to be alone but I feel so lonely.”
“Être dans sa vingtaine ça ressemble à : je suis si jeune, et en même temps si vieille. Je devrais tout faire. Mais je devrais me reposer. Je peux faire ce que je veux, mais je dois être prudente. Je suis une adulte, mais j’ai besoin de l’aide d’un adulte. Je suis intelligente, mais je me sens tellement stupide. Je m’en vais. Et j’ai l’impression qu’on m’abandonne. Je veux être un enfant à nouveau, et j’ai hâte d’être âgée. J’ai fait plein de choses et pourtant je n’ai rien accompli. Je veux être seule mais je me sens terriblement isolée.”
Autant vous dire que je n’ai jamais autant relate qu’à cette vidéo qui est apparue sur mon feed un beau matin, et que j’ai revue approximativement 53 fois depuis (non, je n’ai pas compté, mais vous avez saisi l’idée). Je trouve que cet extrait dit tout des contradictions de la jeunesse. Des à peu près, des pas du tout et des beaucoup trop. De tout ce qui se percute sans qu’on ait le temps de comprendre ce qu’il se passe.
Et je me dis qu’on est peut-être jeunes, finalement. Que le temps passe et que les réponses se créent, à défaut de vraiment se trouver.
Back sur mon télésiège, mon ski glisse du repose pied. Je le laisse pendre dans le vide parce que ça détend mon mollet fourbu. Je dis à ma mère que je suis complètement paumée, que mon seul phare dans la nuit, c’est l’écriture. Enfin non, pas tant l’écriture que l’envie d’être lue. Que les histoires qui se passent dans ma tête arrivent dans celles des autres, et d’une certaine manière, accomplir ce qui m’a toujours manqué : me connecter, profondément, aux autres.
Et je lui dis, que même ça, ce besoin-passion qui m’habite, je ne suis pas parfaitement certaine qu’il vienne de moi. C’est vrai, quoi. Comment savoir qu’un rêve est bien le nôtre ? Comment savoir si on a toujours voulu faire ce que l’on fait ou si on s’est persuadé·e que c’était le cas ?
J’y pensais tout à l’heure dans mon bain, et je suis arrivée à une conclusion. Mes trois rêves d’enfance, en matière professionnelle, c’était d’être alternativement archéologue, guide naturaliste et reporter pour le National Geographic (la gosse ne manque pas d’ambition, au moins). J’ai ri un peu en me rinçant les cheveux, avant de reposer le pommeau de douche.
J’ai réalisé que j’avais toujours voulu raconter l’histoire des autres.
En étant archéologue, je voulais exhumer le passé de ceux qui sont venus avant, les comprendre, détricoter leurs rites et leurs vies, leur permettre une deuxième existence longtemps après la première. En étant guide naturaliste, je voulais comprendre le fonctionnement et l’équilibre fragile de la vie sauvage pour permettre aux gens d’en faire la rencontre, de la comprendre, de l’aimer et de la protéger. Avec le National Geographic, c’était la même chose. Je voulais ramener des histoires du bout du monde, créer des ponts entre les humains et les cultures.
Est-ce que tout ça, au fond, ce n’est pas la même chose que d’écrire des romans ? Transmettre, creuser au fond de soi et du monde, raconter l’humanité, lier les gens les uns aux autres, capturer la fragilité : n’est-ce pas ce que nous faisons, nous les écrivain·es ? Nous sommes peut-être les archéologues, les guides et les reporters d’un monde qui n’existe que pour nous et que nous aimerions faire découvrir à d’autres.
Une Tosca retombant toujours sur ces pattes : ce monde-là, il existe à l’intérieur, mais il existe aussi - et en premier lieu - là-bas, dehors. Il existe dans le chant des rivières, dans les soirées d’ivresse, dans le métro qui crisse sur les rails, dans les conversations à la Poste, dans les moments d’amour, dans les périodes de stress, dans les manifs, dans le brouhaha d’un restaurant, dans le chuintement de la neige sous nos semelles, dans le beurre qui fond sur la poêle, dans le murmure du monde qui nous parvient.
Ce monde d’inspiration existe partout, alors il faut le vivre. Il faut capturer toutes les petites choses qui peuvent nous échapper si on ne tend pas suffisamment l’oreille.
Et cette année 2025 ?
J’ai commencé cette année en douceur, dans le froid et dans la neige, à me laisser le temps de vivre et l’espace de respirer. Et je compte bien continuer ainsi (ce qui ne veut absolument pas dire que je ne vais rien glander, ce serait mal me connaître). J’ai tout de même quelques projets et envies pour cette année. Et même si je ne suis pas une fanatique des objectifs et autres measurements, j’aime bien garder une trace de ce qui m’anime, et de ce que je veux réaliser. C’est pourquoi je vais vous partager une petite liste non-exhaustive de mes projets pour 2025 :
Entrer dans le travail éditorial de mon premier roman, “Dissidentes” une dystopie post-apo et féministe young adult (pardon, ça fait un peu panier de course) à paraître à l’automne (DE CETTE ANNÉE WTF?????) chez Didier Jeunesse. J’ai le premier tome à retravailler, puis le deuxième à écrire et retravailler aussi.
Assurer la sortie du tome 1 de “Dissidentes”, faire des rencontres, des salons, des dédicaces, et vivre le plus de belles choses possibles avec ce roman.
Partir en vacances avec entre ami·es (Adé, je sais que tu me lis car “tu es une meuf bien”, j’ai le guide, on n’a plus d’excuses).
Faire du trek (cette année, je le fais vraiment, y’en a marre de dire ça tous les ans et de toujours repousser), plus de randonnée et plus d’escalade.
Organiser une retraite d’écriture avec des copines autrices.
Reprendre plus activement le sport (et pour la première j’ai une vraie motivation : je veux pouvoir assurer musculairement en ski, en escalade et dans tout le reste).
Refaire de la céramique, parce que j’adore ça et que ça met en cerveau en veilleuse (tout ce qui met mon cerveau en veilleuse est bon à prendre).
Lire des livres qui vont me faire vibrer.
Commencer l’écriture de notre projet 🏺 à quatre mains avec Adélina OU de ma fantasy, que je vous présente désormais sous le pseudo de projet 🔮
Archiver ma vie comme je le fais déjà avec mon podcast, la newsletter et mon journal vidéo (personnel, ça remplace le journal intime que je suis incapable de tenir régulièrement)
Les zones d’incertitudes de 2025, en janvier :
Est-ce que la production et la réalisation de mon court-métrage de fin d’année va bien se passer ? Est-ce que je vais être fière du rendu ?
Est-ce que je vais réussir à tenir ma deadline pour mon tome 2 ?
Est-ce que je vais réussir à trouver une alternance pour l’année prochaine ? Sera-t-elle celle pour laquelle j’ai déjà postulé ?
Vais-je devoir faire un stage / trouver un petit boulot pour cet été ou refaire comme en 2024 et prendre ce temps pour écrire et vivre en dehors des études et du travail ?
Est-ce que je vais reprendre le sport autant que je le voudrais ?
Est-ce que je vais trouver le rythme juste pour mon podcast ?
Et encore plein d’autres…
Extrait du tome 1 de “Dissidentes” 🔥
J’ai FAILLI oublier mon engagement de vous partager dans chaque lettre un extrait du tome 1 de “Dissidentes” que je n’ai bien évidemment partagé nulle part ailleurs. Ici, nous retrouvons une fois de plus Edgar, qui n’est pas franchement en meilleure position que la dernière fois, mais nous faisons aussi la rencontre de Jo 👀
⚠️ Cette version est celle que j’ai envoyée à Didier Jeunesse en juillet 2024. Elle est donc susceptible d’évoluer d’ici à la parution, à l’automne 2025 !
Accroupi au bord du ruisseau, Jo frotte son assiette avec une brosse en crin vaguement mousseuse.
Je reste assis devant le feu. Sa chaleur m’enveloppe tout entier. Je suis si près que mes yeux sont secs et brûlants, et j’ai la sensation de sentir se creuser encore les gouffres que les cernes ont dessiné sous mes paupières closes. La peau de mes mains est froissée comme du papier. Mes genoux côtoient les braises et à la moindre escarbille, le tissu de mon pantalon pourrait s’enflammer.
Mais je ne bouge pas. Je laisse l’air chaud me caresser le visage et achever de sécher mes cheveux bouclés. Le clapotis de l’eau et le crépitement du brasier m’apaisent et une douce torpeur gagne du terrain. Le souffle du vent dans la forêt emporte tous les coups et tous les cris des derniers jours.
Après de très longues minutes, un froissement de papier me ramène au présent. Assis en face de moi, Jo déplie une carte routière sur ses genoux. Il l’a dit, il veut aller vers le Nord.
Et moi ? Que compte-t-il faire de moi ?
Je pourrais m’enfuir.
Je pourrais partir.
Je pourrais partir cette nuit.
Je ne ferais aucun bruit et je courrais aussi longtemps que mon corps me le permettrait, peu importe la direction. J’aviserais ensuite, quand je serais certain que Jo ne pourrait plus retrouver ma trace. Je rentrerais chez moi.
Je dois tenter. De toute façon, je n’ai plus rien à perdre.
Je n’ai pour la première fois pas de recommandations à vous faire, car, Covid oblige, je n’ai fait que dégommer des Disney que vous connaissez sans doute déjà (notamment Dragons, Dragons 2, Dragons 3, comment avais-je pu oublier que cette saga était aussi GÉNIALE ???), j’ai regardé aussi Will Hunting (j’ai bien aimé !) et je suis en pleine lecture de “La Ballade du Serpent et de l’Oiseau Chanteur” le premier préquel d’Hunger Games (le deuxième arrivant cette année, et honte à moi, je ne l’avais toujours pas lu). Mais promis, je reviens bientôt avec tout un tas de chouettes choses à vous partager (si vous manquez d’inspiration, je ne peux que vous conseiller de retourner voir ce que je vous avais recommandé dans mes précédentes lettres).
Sur ce, je m’arrête ici pour aujourd'hui.
Et punaise, qu’est-ce que je suis heureuse (et fière ?) de vous avoir écrit cette lettre ! Elle a trotté dans ma tête pendant des semaines, a fourmillé au bout de mes doigts pendant des jours et elle est enfin à vous. Si elle vous a plu, n’hésitez pas à la partager autour de vous, à quelqu’un qui aimerait peut-être entendre parler d’écriture (et de tout le reste, on se sait). Ça me ferait vraiment plaisir de voir “Toutes les petites choses” grandir après cette refonte !
Je vous souhaite une très bonne fin de journée, et une excellentissime année 2025 ❤️
Tosca ✨
“Toutes les petites choses” est une newsletter gratuite, et le restera. Si néanmoins vous souhaitez soutenir mon travail, vous pouvez m’offrir du carburant un thé (3€) sur Buy Me a Coffee.
Bon, même si je me plains, je mesure la chance que j’ai d'avoir les ressources nécessaires pour vivre à Paris, une ville qui fait sans doute rêver beaucoup d’étudiants. Mais ce n’est pas mon cas. J’ai toujours vécu à la campagne et la nature me manque profondément. Je ne suis pas faite pour vivre un mode de vie quotidiennement urbain.
Merci pour ta BL et touuuute ton aide 🧡🧡
Belle année 2025 à toi Tosca 🥰❤️